jeudi 23 novembre 2017

Drame d'amour 206


Le posographe

Breveté en 1922 par A-R Kaufmann, le posographe est une ingénieuse petite machine permettant de déterminer le temps de pose d'une photographie. À la différence des habituelles tables de pose de l'époque, le posographe prend en compte la complexité de l'environnement dans son calcul. Un peu comme le font maintenant les cellules de nos appareils numériques. L'influence sur la lumière des divers facteurs de l'environnement est traduite mécaniquement par un jeu de leviers et de bielles convenablement disposés, et dont les mouvements sont dérivés de tracés d'abaques analogues à ceux que l'on emploie dans l'industrie et les laboratoires pour résoudre les problèmes où l'influence de diverses données ne peut être représentée par une formule simple. Le posographe a la taille de la main. Il est formé de deux tableaux émaillés où sont notés sur des graduations tous les facteurs influençant le temps de pose. Le tableau d'une face sert pour les "Vues en plein air", et celui de l'autre face pour les "Vues d'intérieur". Le tout est entouré d'un cadre en nickel poli, le long duquel glissent des index que l'on amène en regard des indications correspondant au cliché que l'on veut faire. Entre les deux tableaux est placé le mécanisme, robuste et discret, formé de leviers plats en métal articulés entre eux. Ce mécanisme relie les index à un curseur mobile dont les quatre pointes indiquent, sur une échelle graduée, les temps de pose pour les diverses émulsions du commerce. Au temps de la prise de vue s'ajoute avec le posographe un temps d'observation et d'analyse du contexte, un temps de traduction du lieu en formules de langage simples et prédéfinies susceptibles par leur articulation de pointer une intensité de lumière.